Le Laboratoire d’anthropologie sociale
Pépinière interdisciplinaire CNRS-PSL « Domestication et fabrication du vivant »
Workshop international
Vers une écologie de la vie ? Relations, processus et évolutions depuis Bateson
6 septembre 2016, 9h00-18h00 Salle 13, EHESS, 105, bd Raspail, Paris 6e
Inscription obligatoire
https://goo.gl/forms/JCir9WRHIbzzQKvq2
David Jaclin (Université d’Ottawa) Perig Pitrou (CNRS)
« La monstrueuse pathologie atomiste que l’on rencontre aux niveaux individuel, familial, national et international – la pathologie du mode de pensée erroné dans lequel nous vivons tous – ne pourra être corrigée, en fin de compte, que par l’extraordinaire découverte des relations qui font la beauté de
la nature. » G. Bateson (1904-1980)La pensée de Gregory Bateson marque un moment important de la pensée contemporaine qui se caractérise en particulier par un effort pour faire converger des savoirs en mobilisant des concepts et des méthodes provenant de champs disciplinaires aussi divers que la biologie, l’anthropologie, la communication ou la psychiatrie. La fécondité de la démarche de Bateson tient à sa capacité à s’appuyer sur les données empiriques provenant de ces domaines afin d’élaborer des problématiques et des modélisations qui, tout en étant liées à des contextes précis, ouvrent sur des approches théoriques transversales. Schizophrénie, jeu, rituels, symétrie(s), double contrainte, sont autant de prises – à la fois thématiques, épistémologiques et conceptuelles – sur le réel à partir desquelles la pensée de Bateson se déploie en prêtant attention à la multiplicité des relations qui s’établissent entre les êtres et des dynamiques dans lesquelles ils sont engagés. C’est dans cette perspective que nous proposons d’engager une réflexion collective autour des éclairages que les travaux de Bateson apportent au développement d’une anthropologie de la vie.
Il s’agit en particulier de se pencher sur les manières de concevoir les processus vitaux – par exemple : la croissance, la reproduction, la régénération, etc. –, tels qu’ils se manifestent chez les êtres vivants ou dans les relations qu’ils établissent entre eux – par exemple : la prédation, symbiose, parasitisme. Un des enjeux est d’étudier comment ces relations entre les vivants, ces « relations vivantes », permettent ou empêchent la vie d’exercer son action de matérialisation et de mise en forme, de telle sorte que les êtres et les systèmes vivants sont toujours engagés dans des processus évolutifs.
Pour rester fidèle à la démarche de Bateson, l’exploration de cette « écologie de la vie » gagne à porter un regard réflexif sur les implications d’une « écologie de l’esprit» pour s’interroger, dans une perspective méta-théorique, sur les capacités à modéliser le réel pour agir dessus, en particulier à travers l’étude des interfaces entre l’esprit, le corps et la nature. Un des objectifs théoriques est en effet de déterminer les relations de circularité et de complémentarité existant entre la vie psychique, la vie des corps et la vie telle qu’elle s’observe dans les environnements. Cela invite à se pencher non seulement sur des dynamiques matérielles (depuis l’échelle moléculaire jusqu’à des phénomènes de morphologie sociale, par exemple), mais aussi sur les entrelacs entre les manières de faire et de penser (soit des rapports pratiqués; habituels, déviants, constituants, etc.). Afin d’éviter d’envisager l’évolution comme quelque chose de trop lisse, mécanique ou uniforme, nous suggérons de mettre l’accent sur la question du choc, de la non-adaptation, de l’obstacle. En suivant les différents mouvements et leurs polarités (fragilité/solidité ; instabilité/stabilité) il sera alors intéressant de retracer certaines entreprises cartographiques (anthropologiques, communicationnelles, psychologiques ou philosophiques) attachées à des zones de contact.
6 septembre 2016, 9h00-18h00 Salle 13, EHESS, 105, bd Raspail, Paris 6e
Matinée 9h00-12h30
9h00 Accueil des participants, petit-déjeuner
9h25 Présentation du workshop et des activités de la pépinière interdisciplinaire CNRS-PSL « Domestication et fabrication du vivant »
9h30 Perig Pitrou, CNRS/Laboratoire d’anthropologie sociale, Vie psychique & vie sociale dans une communauté amérindienne du Mexique. La résolution de conflit dans une perspective écologique
10h10 Julie Laplante, Université d’Ottawa, La flexibilité comme potentialité indécise du changement
10h50 Pause café
11h10 David Jaclin, Université d’Ottawa, Revisiter cartes et territoires batesoniens. Quand le mot ‘lion’ non seulement mord, mais tue – retours sud- africains
11h50 Véronique Servais, Université de Liège, Les expériences d’enchantement comme ouverture vers un autre rapport au vivant
12h30 Discussion animée par Carlo Severi, CNRS/Laboratoire d’anthropologie sociale
13h00 Déjeuner-Buffet (Inscription obligatoire : https://goo.gl/forms/JCir9WRHIbzzQKvq2)
Après-midi 14h00-18h00
14h00 Barbara Glowczewski, CNRS/Laboratoire d’anthropologie sociale, De
Bateson à l’écosophie de Guattari, en passant chez les Warlpiri d’Australie
14h40 Robert Shaw, Newcastle University, Living with the Night: Ecologies of Subjectivity in the Incessant City.
15h20 Pause-café
15h40 Anne Dubos, Jonathan Goffe & Olivier Jeudy (ENSCI-Les Ateliers/ ENSAPLV/ PORTNORD) De la régénération des objets techniques : flux de matière et mouvements de paysages
16h20 Møhl, Perle, University of Copenhagen, Sensory Media Ecologies in Anthropological Analysis
17h00 Discussion animée par David Jaclin (U. Ottawa), Yoann Moreau (MINES ParisTech / Centre de recherche sur les Risques et les Crises – CRC) et Perig Pitrou (CNRS, LAS)
(Renseignements : simongerard44@gmail.com)